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Enseignement Supérieur : «Il est temps de sortir des méthodes classiques d’enseignement»

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Aimad Amzil
Directeur Général
Anouar Semlali
Conseiller en Gestion de patrimoine Crédit du Maroc

Enseignement Supérieur: «Il est temps de sortir des méthodes classiques d’enseignement»

Tilila EL GHOUARI

Moulay Ahmed Lamrani, président de la Conférence des grandes écoles, vice-président de la Fédération de l’enseignement privé (CGEM): «En diversifiant les modes d’enseignement et en adoptant le e-learning, nous permettrons à ceux qui ne peuvent se déplacer de se recycler, de combler leurs lacunes, de développer leur niveau de connaissance» (Ph. AL)

La crise pandémique n’aura pas eu que des effets négatifs. A l’instar d’autres secteurs, celui de l’enseignement en a tiré des bénéfices. En effet, cette situation a permis d’accélérer la transition vers le e-learning. «La pandémie a été le catalyseur de la prise de conscience de l’importance du numérique. De nouveaux modes d’enseignement, tels que définis dans le projet de réforme de la loi de l’enseignement supérieur, seront lancés», souligne Moulay Ahmed Lamrani, président de la Conférence des grandes écoles, vice-président de la Fédération de l’enseignement privé (CGEM). Pour lui, les nouvelles technologies révolutionneront le monde de la connaissance et permettront d’assurer une égalité des chances.
– L’Economiste: Le bachelor est censé démarrer à la rentrée dans le public. Quelle est la part des établissements privés qui lanceront ce modèle en septembre?
Moulay Ahmed Lamrani: En effet, la réforme du système de l’enseignement supérieur entrera en vigueur dès la prochaine rentrée. Tous les établissements, publics ou privés, sont concernés par cette décision du ministère, et plusieurs possibilités sont envisagées. Le Cahier des normes pédagogiques nationales (CNPN) donne le choix aux établissements d’adopter ou pas le bachelor à partir de la rentrée 2021/2022. Ceux dont l’accréditation des diplômes «Licence» est encore en vigueur peuvent opter pour les deux systèmes ou n’en choisir qu’un seul. Pour ce qui est des établissements dont l’accréditation est arrivée à échéance, ils doivent impérativement adopter le bachelor. Pour l’heure, il est difficile de prévoir par anticipation le taux de participation du privé. Il faut attendre que les dossiers soient déposés dans la plateforme prévue à cet effet. Toutefois, nous savons que plusieurs écoles privées prévoient de lancer le bachelor parallèlement à la licence, tandis que d’autres ont choisi de continuer avec l’ancien système en attendant la généralisation du bac+4.
– La crise pandémique a donné un réel coup d’accélérateur au e-learning. Cette méthode sera t-elle normalisée?
– Un projet de réforme de la loi de l’Enseignement supérieur est actuellement à l’étude à la Commission juridique nationale. Ce projet prévoit dans son article 3 la mise en place de bases juridiques permettant d’adopter des modèles nouveaux et variés au niveau de l’enseignement et de la formation. Il prévoit également dans ses articles 72 et 73 plusieurs types d’enseignement: le présentiel, le distanciel, l’hybride (et d’autres méthodes), ainsi que l’utilisation des nouvelles technologies numériques dans les différents modes de formation. A travers ces dispositions, le e-learning aura sans doute un avenir prospère. Il promet de révolutionner le monde de la connaissance. Il sera à même d’assurer l’égalité des chances en permettant aux étudiants, où qu’ils soient, d’accéder à un enseignement de qualité.
– Pourrait-on par exemple obtenir un diplôme 100% en ligne?
– Le projet de loi est clair et prend en compte ce nouveau mode d’enseignement. Maintenant, il est temps que nous sortions des méthodes classiques d’enseignement qui ont montré leurs limites. En diversifiant les modes d’enseignement, et en adoptant le e-learning (diplôme 100% en ligne), nous permettrons à ceux qui ne peuvent se déplacer de se recycler, de combler leurs lacunes, de développer leur niveau de connaissance. D’ailleurs, il est à souligner
que les pays ayant adopté ce type d’enseignement nous dépassent dans la généralisation des connaissances scientifiques.
– L’année scolaire 2019-2020 a été totalement chamboulée par la crise. Les élèves accusent-ils un retard sur le plan pédagogique?
– Effectivement, cette pandémie a impacté la précédente année universitaire, toutefois, le nécessaire a été fait pour qu’il n’y ait aucune répercussion sur le cursus universitaire de nos étudiants. Les établissements d’enseignement supérieur privés ont beaucoup investi afin d’assurer les cours à distance. Les étudiants y ont répondu positivement. Les programmes ont été suivis et les examens se sont déroulés dans de bonnes conditions. Nous pensons que la pandémie a été le catalyseur de la prise de conscience de l’importance numérique. De nouveaux modes d’enseignement tels qu’ils sont définis dans le projet de loi seront lancés. C’est la seule chance que nous ayons pour avancer et anticiper sur les besoins en formation.

Propos recueillis par Tilila EL GHOUARI

Grandes opportunités dans le digital

Le Covid-19 a transformé et continuera probablement de chambouler notre quotidien par les ruptures qu’il impose. La crise pandémique ne sera pas sans conséquences sur les métiers de demain. Tandis que certains disparaîtront, d’autres auront le vent en poupe. «Le digital est en premier plan des métiers demandés. Ce secteur, très varié, comprend plusieurs métiers allant de la cybercriminalité au big data, en passant par le développement informatique, la data analyse et tant d’autres», souligne le président de la Conférence des grandes écoles, Moulay Ahmed Lamrani. «Notre pays doit avoir une vision claire en ce qui concerne les formations universitaires, qui doivent être orientées vers les métiers d’avenir. En tant que pays émergent, le Maroc doit offrir une diversité de formations en adéquation avec les besoins du marché du travail, que ce soit en temps normal ou après la Covid-19», ajoute-t-il.

 

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