fbpx

Le dilemme de la crise sanitaire

CE QU'ILS DISENT DE NOUS !

Aimad Amzil
Directeur Général
Anouar Semlali
Conseiller en Gestion de patrimoine Crédit du Maroc

LE DILEMME DE LA CRISE SANITAIRE : La santé des citoyens au détriment de l’économique ou l’économique au détriment de la vie humaine

Moulay Ahmed Lamrani : Professeur Universitaire

Toutes les crises se ressemblent, qu’elles soient économiques ou sociales. Celle que nous vivons n’est pas différente de celles que le monde a connu depuis le début de la mondialisation. La pandémie COVID 19 dont l’origine est la Chine ne diffère en rien de celle de la crise financière de 2008 dont l’origine est les Etats Unis. Les deux crises se sont rapidement répandues à une échelle mondiale en impactant l’ensemble des pays du monde. A chaque crise, les Etats réagissent et déploient des programmes et des actions pour endiguer ses méfaits.  Armés de bonne volonté, d’esprit de solidarité, les efforts se conjuguent pour trouver des solutions adéquates pour résoudre les problèmes engendrés par chaque type de crise.

La crise sanitaire causée par la pandémie coronavirus enfantera une crise économique plus aigüe et plus profonde que les crises économiques précédentes qui ont été causées par des phénomènes et ou des comportements purement économiques. En effet, toutes les crises économiques récemment connues et dont l’origine est la désorganisation financière ont pu être résolues en adoptant des stratégies spécifiques à chaque situation. Les crises financières de 1997, 1998, 2000 et 2008 ont eu respectivement comme origine l’injection de capitaux pour encourager l’octroi de crédit de consommation (1997), la spéculation sur les marchés financiers (1998), la bulle internet (2000) et les supprimes (2008). Les solutions adoptées par les différents pays pour résoudre ces crises sont respectivement l’adoption du système libéral imposé par le FMI (1997), la régulation du système monétaire à l’échelle mondiale (1998), la révision du modèle de consommation (2000) et des plans de relance par la consommation ou l’investissement (2008). La  crise actuelle est mondiale et de même nature partout dans le monde. La mondialisation et ses mécanismes devenus incontrôlés ont permis la propagation du coronavirus à travers le monde avec une vitesse accélérée. La crise sanitaire s’est transformée en crise économique par l’arrêt des activités économiques par nécessité du confinement devenu obligatoire pour stopper la pandémie. La solution ne peut être que la même pour l’ensemble de l’humanité (le confinement) contrairement aux crises économiques.

La problématique de cette crise est double comme l’a soulevé le professeur Brahim Mansouri. Adopter une approche sanitaire consistant à privilégier la survie des citoyens au détriment de l’activité économique ou adopter l’approche qui privilégie le maintien de l’activité économique au détriment de la survie des êtres humains. Un grand dilemme auquel  est confronté l’humanité et les responsables politiques.  Le Maroc comme l’ensemble des pays du monde avait à choisir entre ces deux scénarios. Le choix ne s’est pas fait attendre. Le souverain, que dieu lui apporte son aide, a tranché en choisissant une stratégie qui  privilégie la santé de ses citoyens comme priorité incontournable. Le résultat est que le nombre de touchés par ce virus n’est que de presque 1430 cas recensés alors que le nombre de morts n’est que de 105.  D’autres pays ont choisi le deuxième scénario en voulant maintenir l’activité économique au détriment de la santé de leurs citoyens, ce qui a été catastrophique. La pandémie s’est propagée d’une manière exponentielle. Aux USA, le nombre des positifs du covid19 a atteint plus 445000 personnes et plus de 18000 morts. La France compte plus 87000 cas et plus de 13500 morts. Cela aurait pu être évité si ces pays ont sauvegardé les vies humaines.

L’approche sanitaire sécuritaire que le Maroc a adoptée a été accompagnée par la création d’un fond de solidarité qui prendra en compte l’impact de l’arrêt d’activité pour une grande tranche de la population qui va être touché de plein fouet par la perte de ses revenus. Répondant à l’appel du souverain, un élan de solidarité de tous les marocains sans exception, tous les établissements publiques ou privés a permis de renflouer le fond qui garantira le maintien d’un niveau de vie à ceux qui seront touchés par la crise économique.

Vue les mesures draconiennes dont les pays sont contraints d’adopter, l’économie mondiale en générale et l’économie marocaine en particulier seront déséquilibrées. La fermeture de toutes les frontières, terrestres, aériennes et  maritimes au Maroc va effondrer les secteurs les plus dynamiques de notre économie. En premier, le secteur touristique faisant tourner l’hôtellerie, la restauration, les loisirs, las cafés, l’artisanat connaîtra un effondrement sans commune mesure. En second lieu, le secteur industriel, composé de branches (textile, automobile, aéronautique….) pourvoyant de l’emploi à une grande tanche de la main d’œuvre aura comme conséquence l’amplification du chômage déjà très élevé. D’autres secteurs connaitront le même sort. Dans quelques mois, nous pourrons se prononcer quand nous aurons tous les éléments pour analyser l’impact de ce type de crise jamais connue par le monde. En toute état de cause, plusieurs questions vont être posées quant au modèle de développement et au mode de vie qui remplaceront  ceux que nous avons adopté jusqu’à maintenant. Le télétravail et l’apprentissage à distance remplaceront le présentiel alors que téléachat remplacera le déplacement vers les marchés et les grandes surfaces. Le visage de la mondialement va changer quand on aura tiré les conclusions de cette crise inédit depuis le début de l’humanité.

A suivre 

A consulter également sur notre site